Galerie Le dépôt Matignon - Paris
juin 2001

"femme et loup"

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L'exposition de Véronique Durieux est placée sous le signe d'une rencontre. Celle du loup et de la femme. Jusqu'alors fortuit, furtif ou rêvé, l'animal s'approche. Amadoué, il accompagne, devise, enlace, badine peut-être. Dans sept boîtes, qui forment les supports de ses mini-installations, l'artiste met en scène le duo. Couples en glaise, femme seule devant les masques de loup qu'elle a elle-même façonnés. Ou encore ce bonnet d'âne, oripeau risible, tronçonné à ses pieds... Une imagerie enfantine et poétique à laquelle ne manque qu'un ressort musical (loup y es-tu ?).
 
Reprises à l'acrylique en grand format les figures du loup et de la femme sont enveloppées dans une nuit ruisselante. Opacité douloureuse où une fois le masque tombé, le premier visage d'homme s'affiche, révélant une humanité fragile auprès de laquelle le museau narquois rassurait.
 
L'artiste multiplie les supports pour saluer la rencontre de la femme et du loup. Dans le sillage de Gaston Chaissac, Véronique Durieux jette son dévolu sur des matériaux bruts comme ces rebus de scierie, des planches mal équarries encore chargées d'écorce qu'elle transforme en totems. Corps de femme et figures de loup s'étirent recto verso dans un cache-cache drolatique. Autre figure marquante dans l'exposition, cette "femme aux loups", une figure maternelle sculptée, aux épaules alourdies par une portée de louveteaux qu'elle arbore, telle une coquette son étole de renards. Des loups nains, fusionnés à sa chair, qui l'enceignent et se nourrissent d'elle.

Isabelle NEBOT
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